Comptes-rendu de la répression 2019

Week end du carnaval et procès de la semaine du 11-15 mars

Samedi

Dans le cadre de la manifestation des gilets jaunes

  • 1 personne a été interpellée, et relâchée avec une date de procès.

Dans le cadre de la soirée du pré-Carnaval

  • 2 personnes condamnées en comparution immédiates lundi à 8 mois de sursis pour « dégradation », « refus de signalétique » et « identité imaginaire » (dont 2 mois pour la signalétique), et 1000 euros d’amende.
  • 1 personne sortie de GAV lundi, avec un procès fixé en septembre, pour « violence volontaire sans ITT sur flic », et une interdiction de Marseille en contrôle judiciaire.
  • 1 personne sortie de GAV lundi, avec un procès fixé le 4 avril, pour « violence volontaire sans ITT sur flic », et « refus de signalétique », et une interdiction de Marseille en contrôle judiciaire.
  • 1 personne sortie de GAV dimanche sans suite.

Dimanche

  • 1 personne a été placée en détention provisoire en attente de son procès le 18 avril, pour « violences sur keufs avec 3 jours d’ITT avec usage ou menace d’une arme » (une canette de verre), « rébellion », « refus de signalétique et d’identité ».
  • 1 personne a été condamnée en comparution immédiate mardi à 3 mois ferme avec mandat de dépôt et 3 mois de sursis, pour « violences sur keufs » et « rébellion ».
  • 1 personne a été condamnée en comparution immédiate mardi à 4 mois ferme (amené à 10 mois ferme dû à un six mois de sursis préalable) avec mandat de dépôt et 6 mois de sursis, pour « violences sur keufs » et « outrage ». Renvoi d’audience pour les parties civiles.
  • 1 personne condamnée (dans le cadre d’une CRPC) à 4 mois de sursis effaçable si 70h de TIG effectué dans les deux ans.
  • 2 personnes sorties de GAV lundi avec un rappel à loi.
  • 1 personne sortie de GAV lundi soir, avec une convocation pour une confrontation le jeudi après-midi. Elle est sortie sans charges pour le moment.

La Provence parle de 7 interpellations dans sa version écrite du lundi matin, mais de 8 dans un JT du lundi soir. Nous n’en avons recensé que 7.

Par ailleurs, une personne arrêtée le 16 février lors de la manif des Gilets jaunes a été condamnée lundi à 8 mois de prison avec sursis pour « rébellion », « dissimulation de visage », et« refus de signalétique » (dont deux pour la signalétique), 600 euros de dommages et intérêts en préjudice moraux pour chacun des deux keufs et environ 350 euros en préjudice physique pour le soit-disant bris d’une paire de lunette qui aurait été dans la veste d’un des keufs.

Et une personne arrêtée le 17 octobre 2018 dans le cadre de la lutte contre les travaux de la Plaine a été condamnée a 1 mois de sursis pour outrage envers un flic.

Manifestation du 16 février

Une personne a été arrêtée. Elle a refusé la comparution immédiate lundi et passera devant le tribunal le 11 mars, pour « rébellion » et « refus de signalétique ». Sous contrôle judiciaire.

Bilan au 11 février 2019

Lors de la manifestation du 9 février, 3 personnes ont été arrêtées le soir. Deux ont été relâchées sans charge, et une a écopée d’un rappel à la loi pour « outrage ».

Bilan au 5 février 2019

Pendant la manifestation du 2 février, 6 personnes ont été interpellées, pour des charges de violence sur flics, d’outrage, de rébellion, et peut-être pour d’autres motifs dont la legal team n’a pas eu connaissance. Ces interpellations ont principalement eu lieu en fin de manifestation.

Au tribunal lundi 4 février :

  • Un lycéen actuellement incarcéré aux Baumettes depuis les blocages lycéens du début du mois de décembre a été déferré en comparution immédiate pour usurpation d’identité. Réquisitoire du procureur : 3 mois fermes avec mandat de dépôt (donc une prolongation de sa peine). Après délibéré, il prend 80 heures de Travaux d’Intérêt Général.
    • Une personne du mouvement Gilet Jaune passe en comparution immédiate pour outrage suite à une vidéo postée sur Facebook. Malgré la tentative de l’avocat de faire passer l’outrage en droit de la presse, et donc de demander la nullité de la procédure puisque le droit de presse ne relève pas du code pénal, la personne prend 6 mois de sursis. Cette comparution immédiate confirme la grande attention des flics sur les réseaux sociaux. Cette personne était également inculpée pour complicité de violence sur personne dépositaire de l’autorité publique, accusée d’avoir désigné des flics aux manifestant-e-s des flics, et d’avoir demandé à la foule de les taper. Les déclarations des flics ne tiennent pas debout et sont démontées par des incohérences horaires. Le démontage des accusations se fait en utilisant le bornage téléphonique. Cette fois-ci, cela « sert » l’inculpé, mais cela doit aussi nous indiquer que les téléphones sont des balances, et que la justice les utilise très facilement.

    Manifestation du 2 février

    Pendant la manifestation du 2 février, 6 personnes ont été interpellées, pour des charges de violence sur flics, d’outrage, de rébellion, et peut-être pour d’autres motifs dont la legal team n’a pas eu connaissance. Ces interpellations ont principalement eu lieu en fin de manifestation.

     

    Manifestation du 26 janvier

    Voici le bilan des personnes s’organisant dans la street medic, la legal team, ou dans la coordination contre la répression. Ce bilan n’est pas nécessairement exhaustif, et est fait par des personnes participant aux luttes, et assistant aux audiences en comparution immédiate.

    Il a été noté quelques éléments important à souligner pour les faire circuler :

    • Pas mal d’interpellations ont lieu assez longtemps après les faits reprochés aux personnes, et se font sur des signalements vestimentaires.
    • Les personnes n’ayant pas fait d’aveux en garde à vue prennent globalement des peines moins lourdes.
    • Les caméras de vidéo surveillance sont souvent inexploitables dans les audiences, s’il n’y a pas eu d’aveu, il n’y a souvent pas de preuve.
    • Au tribunal, de nombreuses remarques humiliantes, racistes, des remarques complètement paternalistes du juge (conseils d’arrêter de manifester, remarques sur la langue de la personne inculpée, remarques type « qu’est ce qu’il fait encore là ? Il devrait rentrer chez lui » à propos d’une personne sans papier, remise en cause systématique des dénonciations de violences policières…).

    Personnes blessé.e.s

    (recensées par la street medic) :

    Centre Bourse :

    • Un homme la quarantaine nez en sang coup de matraque.
    • Coup de matraque et fracture du nez.
    • Tir de LBD40 au niveau de l’arcade, œil droit, plaie très profonde en forme d’Y, d’environ 6 centimètres de long, 5 points de suture. Un énorme hématome autour de l’œil (qui est pour le moment à moitié fermé) et jusqu’à l’oreille droite.
    • Plusieurs hématomes du à des coups de matraques.
    • Une femme la trentaine, brûlure de frottement (elle est tombée), plus doigt sûrement cassé par coup de matraque.


    Personnes interpellé.e.s

    (information La Provence croisées avec les informations de la legal team) : 7 interpellations

    Bilan des passages en comparution immédiate
     :

    • 1 personne accusée de « participation à un groupement en vue de commettre des violences contre des personnes ou dégradation de biens ».
      Interpellée avec une pierre dans la poche.
      8 mois de prison dont 6 avec sursis, avec mandat de dépôt.
    • 1 personne accusée de « participation à un groupement en vue de commettre des violences contre des personnes ou dégradation de biens ».
      Interpellée avec une/des pierre(s) dans le sac, selon les keufs.
      8 mois de prison dont 4 avec sursis, avec mandat de dépôt.
    • 1 personne accusée de« violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », en l’espèce jet de projectile.
      10 mois de prison dont 6 de sursis, sans mandat de dépôt, et 1000 euros d’amende.
    • 1 personne accusée de « participation à un groupement en vue de commettre des violences contre des personnes ou dégradation de biens » et « violences exercées sur agent ».
      Le procureur demande 12 mois d’emprisonnement et 4 mois avec sursis + interdiction d’exercer un métier de soins dans la fonction publique (cette personne poursuit une formation d’ambulancier).
      Verdict : 1 an d’emprisonnement avec mandat de dépôt et 1000 euro de dédommagement pour un flic.
    • 1 personne accusée de« participation à un groupement en vue de commettre des violences contre des personnes ou dégradation de biens », « résistance avec violence à l’action des forces de l’ordre » et « jet de projectile ».
      Verdict : 6 mois d’emprisonnement sans mandat de dépôt et 6 mois de sursis.
    • 1 personne a été condamnée à 6 mois de prison avec mandat de dépôt pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique n’ayant pas causée d’ITT », et « rébellion ».
    • 1 personne a été condamnée à 2 ans de prison avec mandat de dépôt, pour « violences sans ITT », « rébellion », et « port d’arme de catégorie D ».

    Manifestation du 19 janvier

    Personnes blessé.e.s samedi 19

    • Une femme touchée à la tête et prise en charge devant la mairie.
    • Utilisation de grenades de désencerclement depuis une position sur-élevée devant St Charles (3m de haut)
    • Un enfant de 8 ans frappé volontairement au genoux par un GM au niveau de Réformé-Canebière. Grosse ecchymose et difficulté pour marcher dans les minutes qui ont suivies.
    • Victime d’un tir de lbd 40 à la main au niveau de la gare St Charles. Fracture au métacarpe externe et œdème, une nuit d’hospitalisation. 6 semaines d’attelle et autant de rééducation.
    • Gaz lacrymo particulièrement agressifs, des centaines de manifestant.es soignées au malox avec sensation de brûlures.
    • Une manifestante qui avait le dos brûlé à cause d’un palet qui s’était coincé dans sa capuche.
    • Coup de poing de la BAC. Blessure à la tête, saignement abondant, possible points de suture.
    • Coup de matraque à la tête, vertiges et saignement de l’oreille gauche.
    • Nombreuses plaintes post-manif des effets secondaires des gaz : remontées d’acide gastrique, perte d’équilibre, vertige.

    Personnes interpellées samedi 19
    6 interpellations

    Bilan des comparutions immédiates du lundi 21

    • Deux personnes passent pour « participation à un groupement dans le but de commettre des violences et pour violence sur PDAP ».
      Verdict : interdiction du centre ville de Marseille, contrôle judiciaire, 400 euros de dommages et intérêt.
    • Une personne passe pour « violences sur PDAP sans ITT ».
      Verdict : 5 mois fermes sans mandat de dépôt. Remarques humiliantes de l’avocate commise d’office (notamment sur la compréhension de la personne).
    • Une personne passe pour « violences sur PDAP », en l’occurrence un jet de pétard. Le proc a collé de la préméditation en plus, en argumentant que la personne avait acheté les pétards, et qu’il y avait donc préméditation.
      Verdict : 6 mois de sursis
    • Une personne passe pour « outrage », « participation à un groupement en vue de commettre des violences », et « violences sur PDAP ».
      Verdict : 2 mois de ferme sans mandat de dépôt.

    Manifestation du 12 janvier

    Blessé.es samedi 12

    • Gazs etc., crises de paniques, sensations de brûlures, tir de LBD en rafales.
    • Belsunce, un homme qui a reçu des projectiles de grenades sur le bras/coude droit. Contusions.
    • Belsunce témoin d’une jeune atteinte au mollet par un tir de LBD. Gros hématome.
    • Témoin à Belsunce de l’agression d’une personne aux poings et boucliers. Vu avec du sang sur tout le visage. La police à empêché des medics d’intervenir.
    • Un manifestant aurait reçu des violents coups de matraque (par les CRS ? par les bacqueux ?) sur le visage.
    • Un autre manifestant aurait lui aussi été matraqué au visage et cela aurait été devant le commissariat de Noailles.

    Personnes interpellé.e.s samedi 12
    4 interpellations

    Comparutions immédiates et reports de procès du lundi 14

    • 1 personne accusée d’« outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique ».
      Verdict : obligation de soin et des conseils du juge de « ne plus aller en manif, et d’éviter tout ce qui a la couleur jaune le samedi »
    • 1 personne accusée de « recel » pour la manif du 8 décembre pour une montre.
      Verdict : 8 mois fermes avec mandat de dépôt. La personne en question est aussi accusée d’irrégularité de présence sur le territoire français, elle n’est pas condamnée pour cette accusation, mais est tout de même susceptible de subir des poursuites administratives.